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Le déclassement social : un tabou français ?

De plus en plus de Français se retrouvent dans une situation paradoxale : ils ont travaillé dur toute leur vie et pourtant voient leur qualité de vie se dégrader progressivement. Découvrez à quoi correspond le déclassement, pourquoi il est dangereux pour notre modèle républicain et quelles sont ses conséquences concrètes sur la classe moyenne.

Le déclassement, c'est quoi ?

Partons d'une définition claire : le déclassement social est un concept sociologique qui désigne la perte d'une position sociale par rapport à celle de ses parents ou par rapport à celle que l'on avait atteinte ou espérait atteindre. Il se manifeste par une mobilité sociale descendante, c'est-à-dire un changement de statut social vers une position perçue comme inférieure.

En résumé, on peut considérer qu'une personne est en déclassement si elle vit : 

  • Moins bien que ses parents. Par exemple, un enfant de cadres se retrouve employé dans une entreprise du tertiaire.

  • Et/ou moins bien qu'avant. Par exemple, un commercial dans l'industrie automobile qui pouvait partir en congés deux fois par an se retrouve privé de vacances à la retraite pour des questions financières.

Le déclassement est-il une notion objective ou subjective ?

Les deux mon général !

Le déclassement peut se manifester de manière objective. Par exemple, si le patron d'un salon de coiffure pouvait gagner 4.000 € nets par mois dans les années 2010 et que ce montant est réduit à 2.000 € depuis 2020, il est en déclassement.

Les conséquences vont être très concrètes pour lui : il va devoir diviser son train de vie par deux. Ce qui peut signifier réduire drastiquement ses loisirs, la gamme de produits qu'il achète, avoir plus souvent recours à l'occasion qu'au neuf, etc...

Le déclassement est également une notion subjective. En effet, les instituts de sondage utilisent la notion de "trajectoire sociale ressentie". Elle permet de mesurer le sentiment que ressent une personne de vivre moins bien qu'avant indépendant de chiffres ou de données économiques réelles.

Dans notre société parfois trop cartésienne, il est important de ne pas déconsidérer le ressenti que peut éprouver une personne même si des éléments concrets ne viennent pas corroborer son sentiment.

Par exemple, un retraité peut disposer de 2.000 € par mois qui le placent dans les 50% de français les plus aisés qui ne devraient normalement "pas se plaindre".

Pour autant, il peut rencontrer de plus en plus de difficultés à acheter des produits de qualité au supermarché ou à payer les travaux de sa maison. Il peut être contraint de réduire ses sorties au restaurant et rendre moins souvent visite à sa famille à cause du prix des billets de train.

Même s'il est n'est pas "à la rue", sa qualité de vie s'est dégradée.

Le déclassement est-il réel ?

Une étude réalisée par l'IFOP en 2023 intitulée "Classe moyenne en tension : entre vie au rabais et aides sociales insuffisantes" permet d'obtenir des réponses très claires. 

Le positionnement des individus par rapport à leur classe sociale ressentie est en constante dégradation depuis 2010.

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Seuls 20% des Français se considèrent comme faisant partie de la "classe moyenne véritable" alors qu'ils étaient 28% 10 ans auparavant.

Autre chiffre intéressant qui permet d'évaluer la dégradation croissante de la situation financière des Français : la capacité d'épargne.

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Seuls 43% des sondés arrivent à épargner alors qu'ils étaient 54 % en 2010.

Plus grave encore : le renoncement à des soins médicaux pour des raisons financières est aussi en augmentation.

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Plus d'un tiers des Français renoncent à des soins dentaires à cause de trop faibles revenus. C'est peut-être cette triste réalité qui avait inspiré la fameuse petite phrase de François Hollande sur les "sans dent".

Pourquoi le déclassement est-il honteux ?

Il est important d'aborder la notion de mérite. Il s'agit d'un concept qui renvoie à la reconnaissance et à la valorisation des efforts, des compétences, et des actions d'une personne.

C'est une valeur cardinale de notre système politique républicain qui s'est construite par opposition à l'ancien régime.

Dans l'esprit des révolutionnaires, une société dans laquelle la naissance définissait le statut d'une personne n'était pas tolérable. Il fallait que chaque individu soit en mesure de pouvoir définir sa position en fonction de ses actions individuelles et de ses efforts.

Le déclassement est un bug dans la matrice républicaine qui vient détruire la confiance du citoyen dans le système et diviser les Français entre eux.

La conséquence directe de ce changement politique est que le mérite est le concept qui définit la valeur des individus dans notre société :

  • Le héros républicain : l'homme ou la femme qui part d'un milieu populaire et se hisse parmi l'élite (grand chef d'entreprise, homme politique, star de la télévision etc...). Il est pris comme référence et comme exemple qui doit être suivi. On peut penser à Nicolas Sarkozy, Bernard Tapie ou Kylian Mbappé. 

  • L'assisté ou le "cassos" : il s'agit de la catégorie de la population la plus méprisée et conspuée. C'est une personne qui vit "aux crochets de la société", ne produit aucun effort et dépend du système de redistribution sociale.

Ainsi, de manière rationnelle et logique, un individu qui :

  • Produit des efforts en travaillant toute sa vie sera récompensé financièrement et accédera à un confort supérieur.

  • Mène une vie oisive et paresseuse sera sanctionné par des revenus très faibles et le mépris du reste de la population.

Mais que se passe-t-il quand la machine méritocratique tombe en panne et qu'une personne qui a travaillé toute sa vie, sans compter ses heures, voit ses revenus de plus en plus diminuer et sa qualité de vie se dégrader ?

Le déclassement est un bug dans la matrice républicaine qui vient détruire la confiance du citoyen dans le système et diviser les Français entre eux :

  • Les plus riches sont considérés comme les nobles de l'ancien régime par les déclassés : leur réussite est perçue comme le fruit d'un "entre-soi", de passe-droits et de réseaux étanches excluant les pauvres et les classes moyennes.

  • Les déclassés sont suspectés de "cassosserie" par les plus privilégiés : leurs problèmes économiques sont considérés comme étant dus à un manque d'effort et à une déficience intellectuelle provoquée par la surconsommation de loisirs de masse (télévision, réseaux sociaux, Netflix, etc...)

Des points de vue, qui dans les deux cas, sont assez caricaturaux.

Quant à nos dirigeants, ils semblent considérer que le phénomène reste marginal et ne prennent pas de véritables mesures pour inverser la vapeur.

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